Penser sombre

By Les passions de Meline - février 22, 2020

Besoin de parler. Besoin de crier. Il ne suffit parfois qu'une infinie goutte pour que tout déborde alors que tout allait bien cinq minutes avant. Je tente toujours d'être présente mais parfois c'est trop. C'est trop me demander. Trop tout le temps. Avec le temps, tout ne s'efface pas. Tout reste en mémoire. Un pas en avant. Mais deux pas en arrière si ce n'est pas dix. La faille est toujours là ancré en soi. Au plus profond de soi. Il suffit d'une remarque, d'un choix, d'un croisement, d'une différence pour que tout change. Que tout bascule. Il n'y a rien de pire que de tomber sans parvenir à se relever même si tout est là. Là pour qu'on se tienne debout. Là pour être simplement là.

Le souffle court. Malgré la course. Le souffle se perd. Tout se perd. Même la vie. Le fil est fin. Extrême. Il ne reste plus rien pour vivre. Une étincelle. Une voie. Le soleil. Dure de trouver l'éclat quand rien ne te donne envie. L'envie de vivre est difficile. Dure de se réveiller et de voir qu'on a survécu à une énième nuit. Dure de réaliser que la vie continue sans qu'on y peut quelque chose. Il y a pire. Bien sur qu'il y a pire que ce que vivre peut paraître. Le Monde est vaste et cruelle. D'autres ont la force. Cette force que d'autres n'ont pas. Que d'autres ont vaincu.

La vie n'offre que des choix. Des choix difficiles à prendre. Difficile à choisir. Le choix de vie. Le choix de mort. Comment choisir ? Le doute est omniprésent. La tête pleine de penser néfaste. Penser destructrice. Il n'y a qu'un pas. Le pas de trop. Trop de souffrance. Trop de facilité. Le choix est pourtant là. Bien présent. Chaque respiration. Chaque traverser. Tout est gris. Tout est noir. La lumière est dure à trouver. Dure à illuminer. Une bougie dans la nuit noire peut bien illuminer une pièce mais pas un coeur. Un coeur qui bat à contre-courant. Contre-courant de tout.

Je ne sais comment vous parler de ce mal-être qui inonde même la meilleure des personnes. Le sourire est là mais toi tu ne l'es pas. Il y a une frontière entre la réalité et le paraître. Je fais de mon mieux. Mais le mieux n'est jamais là. Jamais là quand on a besoin de lui. Besoin de cette chaleur qui saura nous protéger. Nous protéger de nous ainsi que des autres. Des autres qui se croient bien plus important. Plus important alors que tu meurs à petit feu. Petit feu qui s'embrase sans étincelle. Sans étincelle pour éteindre ce sentiment de défaite. Cette défaite qui te suit. Te poursuit de plus en plus. Plus près. Plus vite. Il n'y a parfois rien à faire que d'attendre que tout s'arrête. S'arrête pour de bon.


Le chemin est loin. Loin de ce que l'on veut. De ce que l'on désire réellement. Ce désire qui est là. Mais qui te ronge. Ronge de l'intérieur. Ronge ce qui te reste d'humain. C'est tellement simple. Simple de tout espoir. Espoir qui se perd. Se perd dans les ténèbres. Ces ténèbres qui te poursuit constamment. Poursuit ton âme qui se fait la malle. Qui disparaît. Qui dévale tout. Une âme qui se pourrit en attendant que tu agisses enfin. Agir pour te détruite. Te déshumaniser. Une fois encore, tout est là. Présent. Dans ta tête. Qui te ronge. Petit à petit. Comme une petite voix. Qui te demande de partir. De ne pas suivre cette lumière. De courir vers cet inconnu. Qui t'appelle vers lui. De le suivre dans cette sombre tâche. De ne pas le lâcher. De le nourrir jour après jour.

Sombre est le temps. Le temps de prendre conscience que nous sommes que des pions. Des pions qui ont besoin de se développer. De s'émouvoir. De s'épanouir. De vivre. Vivre dans une blancheur sans nom. D'un blanc épanouissant. Sans toute cette violence. Violence qui n'existe que par l'Homme. L'Homme qui ne peut pas voir le bien dans toute cette splendeur. Une splendeur qui se mérite. Qui se magnifie avec le temps. Un temps qui est dure à garder sous cloche. Dure à améliorer.

J'ai du mal à croire que l'Homme changera avec le temps. Ce temps qu'on a déjà quasiment plus. Qu'on a déjà emmagasiné et détruit. Un temps qui se veut long. Un temps qui se veut rassurant. Un temps qui ne percute pas. Un temps qui ne réagit pas. Une réaction est tellement simple que cette simplicité nous fascine. Il n'y a déjà plus rien de ce temps. De ce vécu qui nous semble être mille vies. Mille vies de bonheur. Mille vie de souffrance. Mille vies de tout et de rien. Le Temps n'est qu'une consolation qui ne nous aide pas. Qui ne nous simplifie pas la vie. Un Temps qui s'écoule tout bonnement dans une parallèle.

Je n'ai pas trouvé les mots pour vous dire ce qui va et ne va pas. Juste besoin de vous partager le peu de noirceur que j'avais en moi. Ce moi qui a du mal à avancer sans regarder en arrière. Qui se détruit malgré ce qu'elle vit. Qui a du mal à sortir d'une spirale constante qui me détruit à chaque fois que je plonge. Un jour j'y arriverai et le sourire que j'aurai sera authentique. Je ne sais pas si ça parlera à quelqu'un. Si c'est le cas, trouvez-vous une échappatoire qui ne vous pousse pas vers cette noirceur qui vous détruit.

Bonne journée !
Meline

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