Bonjour !
Noël arrive à grand pas ainsi que l'hiver. On est tous au chaud, à part ceux qui aiment aller skier ou flâner. J'adore m'installer au près de la cheminée non loin de la fenêtre pour voir la neige tomber. Cette semaine, le thème des activités au chalet est Noël mystérieux. Loin de mon domaine de prédilection, je vais tenter de vous partager mon petit récit :
"En ce 24 décembre, j'ai reçu un colis assez bizarre. Il n'y a pas à dire, l'expéditeur veut garder le secret. Ce colis est rempli de chocolats qui recèle dans cela un nouveau cadeau. Il y a même une étiquette qui m'indique de ne l'ouvrir que le 25 décembre. Bizarre !
En retard, je contacte ma collègue par sms pour lui dire que j'arriverai un peu tard et que je m'occupe du petit-déjeuner avant les vacances d'une semaine dès ce soir. Je nourris mes deux chats et m'habille chaudement pour affronter le froid glacial de Paris. J'ai laissé de côté le paquet reçu même s’il m'intrigue énormément.
À deux pas du bureau, je m'arrête pour le petit-déjeuner dans la bonne boulangerie "Chez Fleur" dont la bonne odeur de croissants et de pains réveillent mes papilles ainsi que mon ventre. Je me retrouve face à un nouveau vendeur et lui demande :
- Bonjour ! Fleur n'est pas là ce matin ?
Le jeune homme surpris par mon approche secoue négativement de la tête et hausse les épaules sans pour autant répondre à ma question.
Je passe donc ma commande qu'il prépare consciencieusement sans rien omettre mais surtout sans ouvrir la bouche une seule fois.
Il me montre le montant et je le paie. Pas surprise pour un sou qu'une personne n'ai pas envie de parler, je lui dit au revoir et me dit qu'il faudrait que j’en parle à Fleur car même le sourire est inexistant chez ce jeune homme.
Arrivant juste avant le chef, je mets mes gourmandises dans la salle de pause et prend place à mon poste de secrétaire. J'allume mon ordinateur et commence à regarder l'emploi du temps de Monsieur Price. Je vois qu'il aura une grande pause déjeuner et que ces rendez-vous sont bien digne d'un magnat du commerce avec ses comptables et autres chefs de secteurs. Je commence à me lever et la porte de Price s'ouvre en grand sur un homme en jean et chemise sans cravate. Je m'arrête et l'observe avec surprise de voir un inconnu sortir du bureau du Chef. Il ouvre la bouche et dit :
- Ah, vous voilà enfin ! Madame Lice, j'aimerai qu'on prenne un temps pour organiser la journée du jour mais surtout, je voudrais savoir quel est la raison de votre retard ...
Un moment de silence passe sans que je parvienne à comprendre un traitre mot de cet homme qui n'est pas du tout mon patron. Il toussote un peu pour me ramener à la vie et lui répond :
- Je vous demande pardon, vous êtes ?
Levant un sourcil, l'homme mystérieux me regarde comme si j'étais une idiote et ajoute :
- Ne me regardez pas comme si vous ne savez pas qui je suis. Monsieur Price a bien du vous dire qu'il allait être absent et ce jusque le mois de juin pour se reposer. Il me laisse donc les rênes de l'entreprise pour gouverner le navire.
Je comprends avec stupeur que Monsieur Price m'avait prévenue après mon retour de vacances d'été qu'une personne prendra sa place pour qu'il puisse se reposer avec sa femme. Le jour où j'aurai dû le rencontrer, j'avais un rendez-vous médical et depuis, beaucoup de dossiers m’ont amenée à avoir d'autres choses en tête que penser à ça. Mais surtout, avoir oublié une chose aussi importante est impardonnable et, je comprends mieux l'emploi du temps.
- Monsieur, je suis vraiment désolée ! me confondis-je en excuses. J'avais complétement oublié que vous arriviez ce jour mais surtout que Monsieur Price ne m'est rien rappelé me fâche quelque peu.
- Il m'avait prévenu que vous avez une bonne mémoire mais aussi qu'elle était sélective. Donc, je pense que pour cette fois, je passe l'éponge pour ce retard.
Il me lance un regard entendu et se retourne pour entrer dans le bureau de mon Chef.
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J'entends le cliquetis des talons de ma nouvelle secrétaire pour les quelques mois qui viennent. Je m'étonne de mon inflexibilité sachant que pour cette première prise de pouvoir, je n'y suis pas allé de main morte.
Je me dirige vers le bureau en prenant conscience que Millie me suit. Une fois installé dans mon fauteuil, je regarde Millie droit dans les yeux et elle intervient :
- Aujourd'hui, Monsieur ...
- Charles.
- Oui, Monsieur Charles, vous avez des rendez-vous toutes la matinée avec les comptables. Les dossiers se trouvent dans ce meuble. Dans l'après-midi, vous recevrez la visite de quelques chefs de secteurs pour situer le bilan des fêtes pour Noël et prospecter pour le Nouvel an. Désirez-vous que je m'occupe de vous faire parvenir un déjeuner ou encore réserver une table dans un restaurant ou un bistrot ?
Je regarde Millie sincèrement surpris par sa déclaration non sans avoir levé les yeux de sa tablette d'un bras et en touchant je ne sais quoi sur son écran. Ne répondant rien, elle lève les yeux et me regarde en attendant que je lui déclare mes envies, sauf que, je ne sais pas du tout de ce qui est mieux de convenir en ce premier jour de travail. Elle reprend :
- Je vous laisse vous installer et vous amène un café ?
J'acquiesce et juste après, elle tourne les talons sans que je n'ai lâché un seul mot depuis mon prénom qu'elle prend comme mon nom. Cette jeune femme est vraiment spéciale !
Je retourne à mon boulot tout en ignorant la jeune femme qui fait des siennes de l'autre côté de cette porte, qui m’a ensuite dont emmené un café vraiment très bon et bien proportionné.
Je me replonge dans le travail non sans être dérangé par les comptables qui viennent faire leur topo sur l'année écoulée.
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Depuis qu’il m’a remis à ma place, je ne fais que travailler tout en lui accordant son temps avec les comptables qui ne font que défiler depuis 9 heures 30 ce matin. Il est bientôt midi et je commence à m’inquiéter pour son repas. Il ne m’a pas redit ce qu’il voulait manger et ça m’inquiète car tout doit déjà être complet surtout en ce 24.
Je me décide à le déranger pendant qu’il s’accorde une petite pause avant son dernier rendez-vous avec le grand comptable.
Je frappe à sa porte.
- Entrez !
- Excusez-moi de vous déranger, vous ne m’avez pas dit ce que vous désirez manger ce midi ?
Monsieur Charles regarde l’heure sur son ordinateur ainsi que sur sa montre. Surpris qu’il soit déjà plus de 11 heures, il me regarde avec une interrogation dans ses yeux noisettes.
- Vous en avez aucune idée, c’est ça !
- Effectivement Millie, je n’ai pas vraiment eu le temps de digérer tous ces rendez-vous comptable de ce matin sachant qu’il m’en reste encore un qui va arriver, répondit-il mi-frustré, mi-découragé.
J’essaie d’imaginer un peu ce qu’il mange pour voir ce que je peux faire et lui propose :
- Je connais un petit coin sympa où, je pense, que vous pouvez vous restaurer à la bonne franquette tout en faisant attention, répondis-je.
Monsieur Charles me regarde avec des yeux ronds sans comprendre que j’ai remarqué qu’il était athlétique. Il faut croire qu’il n’apprécie pas trop ce genre de remarque. Désolée mais pas désolée … Il faudra qu’il fasse avec. Je lui rajoute :
- J’ai déjà réservé une table pour moi seule. Donc, si vous le souhaitez, je peux en réserver une pour vous également. Ils ont toujours de la place et surtout, ils adorent recevoir comme jamais, même pour une salade !
Le regard las, Monsieur Charles se tourne vers les fenêtres qui ornent le bureau et me répond :
- Vous savez, je peux également vous accompagner ?
Surprise par cette proposition, je tente de l’en dissuader quand j’entends son dernier rendez-vous et pas des moindre, arriver. Je lui lance un regard d’incompréhension qui lui me répond avec un haussement d’épaules.
Je le laisse donc toute pantoise avec son rendez-vous et un énième café. Il me surprend de plus en plus. Je reprends mon travail quand la porte du bureau s’ouvre :
- Vous êtes sûre que ça va aller pour le restaurant ?
- Oui, oui, répondis-je un peu trop vite pour ne pas qu’il soit blessé sachant que je fais une moue boudeuse. Mes parents risquent d’apprécier un peu trop le spectacle à mon goût.
Il reprend donc son rendez-vous non sans savoir que ça me déplaît quelque peu …
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Nous reprenons la route pour le bureau. Mes parents étaient tellement occupés par ce repas qu'ils ne nous ont dérangé que quelques fois pour savoir si tout allez bien. Bien entendu, ils ont cru que j'étais en rendez-vous galant et ils ont mis les petits plats dans les grands ... Qu'est-ce qu'ils peuvent faire une montagne d'un rien ?!!
Monsieur Charles Henry est resté très courtois durant tout le repas et on a appris à se connaître. Il a commencé en bas de l'échelle pour arriver en haut du sommet pour soulager les patrons d'entreprises qui veulent faire une pause. Il est très connu dans ce domaine, ce qui est satisfaisant et qui j’espère, n'entraînera rien de malveillant dans les mois qui vont arriver.
Arriver devant l'immeuble, Charles m'interrompt dans mes pensées :
- Merci pour la découverte de ce petit restaurant. Je vois que vos parents sont aux petits soins avec vous et les clients bien entendu.
- Effectivement, j'aime beaucoup m'y rendre et surtout j'aime cette période d'effervescence même si mes parents sont très débordés. Mais bon, ce soir, on fera ça à la bonne franquette chez eux. Maman adore cuisiner pour Noël et surtout sur la pâtisserie. Et vous, que faites-vous pour Noël ?
Charles regarde l’immeuble et je sais d’avance que je ne vais pas aimer sa réponse.
- Je vais rester à l’hôtel et manger loin de tout ce qui touche à Noël. C’est un jour comme un autre, ajoute-t-il fataliste en regardant sa montre.
Je n’ai pas le temps de répondre qu’il se dirige droit sur les ascenseurs. Je comprends qu’il ne dira rien de plus. Nous ne disons plus rien et il part directement dans son bureau non sans avoir demandé un café.
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Mais qu’est-ce qui me prend de m’épancher sur ma vie comme ça ? Cette Millie est vraiment incroyable et elle a des parents vraiment aimants. Ils n’ont pas arrêté de tourner autour de notre table. À croire qu’elle n’amène jamais personne dans ce très bon restaurant.
Millie me ramène mon café et repart aussitôt travailler. Je ne sais pas ce qui la retient encore entre ses murs. Elle doit bien avoir une vie en dehors ses murs même si mon corps se crispe quelque peu en l’imaginant avec un homme. Je ne sais absolument pas d’où sort cette sensation mais c’est un trop gros risque de témoigner un quelconque intérêt pour cette femme.
Je repars donc dans le travail non sans lever quelquefois les yeux de mon ordinateur lorsque des chefs de secteurs viennent à tour de rôle. J’ai l’impression que je râle trop car plusieurs personnes viennent voir Millie, dont un, plusieurs fois d’affilé. Il semble s’entendre parfaitement. J’ai un pincement au cœur quand je le vois une énième fois, il l’embrasse même sur la joue. Impulsivement, je prends le combiné et interpelle Millie :
- Il sera peut-être temps de travailler un peu au lieu de batifoler à votre bureau.
Elle se retourne, les joues rouges et me lance :
- Je ne vous permets pas de juger mes collaborateurs sans les connaître un tant soit peu.
Millie raccroche le combiné et se dirige vers mon bureau.
- Et, je préfère parler de vive voix. Je ne vous comprends pas. Vous avez été un ange ce midi et là, vous êtes odieux. Je croix que je vais arrêter là pour aujourd’hui. Je serai en vacances maintenant et si vous souhaitez avoir accès à votre agenda, il se trouve en ligne. À la moindre urgence, je serai disponible et voici mon numéro de téléphone personnel. Maintenant, je vais …
- C’est bon, je n’aurai sans doute pas besoin de vous d’ici là. Une semaine sans vous dans les pattes me fera le plus grand bien, l’interrompant non sans colère en voyant arriver une énième fois l’homme avec qui elle a batifolé quelques secondes, avant ma scène.
Je me rembrunis de plus belle et les laisse seuls en retournant dans mon bureau.
Je vois l’homme l’enlacer et lui dire des mots à l’oreille non sans me regarder d’un œil mauvais. J’espère qu’il va vouloir en découdre mais au lieu de ça, ils s’éloignent et Mille lui tape sur la tête. Il rigole et part non sans lui avoir donner un baiser sur la joue.
Pétri de jalousie, je regarde Millie ranger ses affaires. Elle semble tellement à l’aise. Elle se retourne et me lance un regard conciliant. Elle passe le pas de la porte et me dit :
- Bonne fin de journée Monsieur Henry et passer de bonne fêtes de fin d’année. N’hésitez pas à contacter si vous avez un problème.
J’acquiesce sans mot dire et retourne dans mes papiers. Elle souffle et se détourne sans mot dire.
Qu’est-ce qu’il me prend sérieusement ? Millie n’a rien fait de mal et moi, comme un abruti, je l’agresse à la moindre occasion. Si elle savait ce que je lui cache, peut-être qu’elle comprendrait. Mais pour l’instant, je dois finir ce dossier avant de rentrer à l’hôtel. Je sens que ce soir, tout sera très dur seul.
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Après cette altercation, je sens que je vais devoir prendre une douche froide pour me calmer les nerfs. Il s'est vraiment cru tout permis.
Je me dirige vers la bouche de métro pour rentrer à l'appartement et me changer avant de rejoindre mes parents en Normandie où ils doivent déjà être.
Je n'arrête pas de penser à cette journée quelque peu bizarre. Ce nouveau patron intérimaire me laisse un peu sur la touche. Je ne comprends pas son comportement et encore les raisons. J'ai l'impression d'avoir raté une page d'un livre long comme le bras.
Arrivée chez moi, je prends le temps de tout préparer pour mon départ. Je remarque sur la table que j'avais occulté le cadeau surprise. Il m'intrigue mais sans plus, avec tout ce que j'ai en tête. Je le glisse dans ma valise pour l'ouvrir le lendemain de Noël si je ne l'oublie pas.
Je me prépare avant de prendre la route pour ma chère Normandie.
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Le 24 est passé à une allure folle. Les rendez-vous se sont enchaînés et en plus, je connais un peu mieux Millie à part pour l'homme qui est venu la voir plusieurs fois. Ça me chagrine mais bon, il fallait bien que je m'attende à ce qu'elle soit en couple.
Assis devant la fenêtre dans ma suite, je regarde au loin pour voir si l'avenir est déjà tracé. Il me semble que tout risque de changer d'ici peu et que je ne suis pas encore prêt à voir cette évolution. Je n'aurai sans doute pas dû chercher à la connaître après ce qu'il s’est passé. Je suis sûr qu'elle va m'en vouloir et se sentir salie de tout ce qui c'est passé depuis l'enfance.
Le téléphone de la suite se met à sonner et je réponds :
- Oui !
- Désolé de vous déranger Monsieur Henry mais une personne vous demande à la réception. Elle s'appelle Mademoiselle Lice.
Surpris qu'elle sache où me trouver, je réponds :
- J'arrive et faites la patienter au bar avec un verre de vin blanc, s'il vous plait !
À peine descendu, que j'aperçois Millie qui patiente dans le hall non loin d'un sapin qu'elle admire. Je suis un peu suspect de la savoir ici surtout qu'elle semble être sur son 31. Elle m'aperçoit et s'approche. Je la trouve ravissante. Ses cheveux qui oscillent entre le rouge et le roux sont parfaits avec son teint clair. Elle s'arrête en me regardant bizarrement peut-être parce que je la regarde comme si elle était la seule femme dans l'univers. Je me reprends et lui demande :
- Bonsoir Millie, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
- Et bien, je me suis rappelée que vous passiez Noël seul alors, je vous invite chez mes parents pour passer Noël auprès de nous. Si vous le souhaitez bien entendu ...
Je ne sais quoi répondre. Millie est le genre de femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et n’aime pas le moindre désaccord. Je ne la comprends pas. La façon dont on s'est séparé a été un peu houleuse et elle est là juste avant le réveillon pour s'assurer que je le passe avec quelqu'un. Elle est vraiment magnifique mais fantasque quand elle le veut.
Elle attend ma réponse qui ne vient pas et elle lance :
- Je ne sais pas ce qui s'est passé ce soir au travail mais je ne peux pas vous laisser passer le réveillon seul ce soir. Accompagnez-moi chez mes parents. Ils sont déjà au courant et même mon frère veut vous rencontrer. Vous savez, il travaille également avec moi.
- C'est bon, arrêtez de parler, interviens-je avant que Millie reprenne une quelconque tirade. Je vous accompagne par contre, je conduis.
Millie a l'air frustré mais ajoute quand même :
- D'accord, mais dépêchez-vous, il y a déjà des embouteillages. Je vous donnerai l'adresse une fois que vous aurez fait votre valise.
Surpris, par cette invitation à restez chez eux, je lui demande :
- Je ne compte pas passer la nuit chez vos parents. Je vais faire l'aller-retour pour ne déranger personne.
- Mais, arrêtez, chez mes parents, il y a de la place et puis, vous allez boire de l'alcool. Alors, au lieu de parler, montez chercher votre valise et on prend la route au plus vite.
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Le réveillon s'est passé à merveille. Mes parents sont encore ensommeillés mais déjà levés pour nous offrir nos cadeaux. Charles n'est pas encore descendu mais ça ne va pas tarder avec le bruit que nous faisons.
Je pars donc préparer le petit-déjeuner même si je sais que beaucoup ne mangeront pas toute la victuaille que maman a fait.
Cette soirée a été mémorable. Au début, j'ai cru que Charles allait s'en prendre à mon frère mais non. C'est surtout que j'ai désamorcé la bombe en disant à Charles qu'il était mon frère et rien d'autre. Et oui, j'ai un frère un peu plus vieux que moi mais surtout, il est marié et j'ai deux adorables nièces.
J'ai pu voir dans le regard de Charles le soulagement puis de l'incompréhension. Il faut dire que mon frère et moi, nous sommes le jour et la nuit. On ne se ressemble pas et on n'a pas le même caractère.
Du coup, on s'est vraiment amusés.
J'entends au loin de grincement de l'escalier qui me fait penser que Charles vient de descendre et il dit bonjour à tous. Je m'arrime du grand plateau où est disposé tout le petit-déjeuner. Je le vois regarder mes nièces qui s'amuse déjà avec leurs cadeaux. Je lui lance :
- Bonjour Charles ! Bien dormi ?
- Bien dormi, merci. Et vous ?
- Après cette courte nuit, je serai bien restée au chaud au fond du lit. Mais bon, quand il faut ouvrir les cadeaux pour des petits monstres sans coeur. Il faut être au taquet.
Il acquiesce en se tournant vers mes nièces.
Après avoir tout mis à table, on commence à petit-déjeuner. On rigole et on est vraiment bien. Je m'occupe même de la plus petite de mes nièces. Elle touche à tout en goûtant à tout. Un vrai glouton comparé à sa sœur aînée.
Une fois le petit-déjeuner terminé, on s'attèle tous à nos activités. Même Charles a trouvé de quoi s'occuper avec mon frère. Du coup, je m'accorde un moment pour moi en prenant un bain mais avant ça, je fouille dans ma valise pour trouver mon pull chouchou pour accompagner ma petite robe noire.
J'aperçois le cadeau mystère. Je le prends et l'examine. Après un temps de réflexion, je le déballe et tombe sur une bague qui m'est très familière. Je la prends en main et découvre l'inscription à l'intérieur de la bague. Il y a gravé : "À jamais".
Mes larmes coulent toutes seules. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je l'avais égarée depuis tellement longtemps. Du coup, qui a bien pu la retrouver et me l'envoyer pour Noël ?
J'entends des coups frappés à la porte.
- Entrez, dis-je sans savoir de qui ça peut être.
Quand, je me tourne pour voir qui c'est, je découvre Charles qui regarde la bague dans mes mains. Il semble ému mais je ne comprends pas pourquoi. Je fronce les sourcils et lui demande :
- Qu'est-ce qui se passe ? J'ai l'impression que vous avez vu un fantôme avec cette bague.
- C'est quasiment le cas, me répondit-il non sans me regarder droit dans les yeux.
Déstabilisé devant son ton et son regard, je m'assois. Il m'accompagne sans mon autorisation et il me devance :
- Je savais que ça allait me faire du mal de la voir avec sa véritable propriétaire. Je crois que je vous dois des explications.
Surprise par son ton grave mais surtout qu'il connait la bague de mon enfance, je lui dit :
- Mais de quoi vous parlez ?
- Vous n'avez pas lu la petite carte qui se trouve dans la boîte à ce que je vois.
Il prend l'écrin ainsi que la carte et lit :
- "Il faut un cœur pour priver quelque chose d'aussi beau, mais surtout, il faut un cœur qui bat pour qu'une personne puisse lui rendre son éclat." Signé CH
Ébahie, je comprends maintenant qu’il l'avait pendant tout ce temps. Je regarde Charles et me lève. J'ai l'impression de suffoquer. Il me regarde faire les cent pas dans ma chambre, je m'interromps et le regarde droit dans les yeux.
- Ce n'est pas vous, dis-je dans un souffle.
- Je crains que si. Je vous dois tellement d'explication et surtout je vous le dois bien pour que vous puissiez comprendre les raisons qui m'ont poussé à vous retrouver.
Je n'en crois pas mes yeux. C'est à cause de lui que j'ai souffert mais surtout que j'ai failli mourir. C'est tellement dur à y croire. Puis, il commence à m'expliquer qu'il n'est pas la personne que je pense qu'il est.
Charles est le frère jumeau d'Estéban, le jeune homme qui a pourri mon enfance et mon adolescence. Charles me fait comprendre qu'ils ont été élevés séparément pour apprendre à ne pas vivre comme tous les jumeaux. Estéban a très mal vécu cette séparation et s'en est pris à toutes les personnes qu'il pouvait affaiblir dont moi. Je ne sais pas si Charles sait que j'ai fait plusieurs tentatives de suicides et suivit des psychiatres pour me sortir de ce piège infernal.
Revoir cette bague me fait du mal mais me fait comprendre que je suis devenue plus forte. Charles m'avoue que son frère est mort il y a quelques années d'une longue maladie. C'est de cette façon que Charles a trouvé cette bague avec un nom et un prénom. Après plusieurs tentatives pour me retrouver, il fallait également qu'il trouve comment m'approcher sans me faire peur mais également pour que j'entende toute l'histoire qui entoure cette trouvaille.
Après un temps de silence, je serre Charles dans mes bras et le remercie de m'avoir retrouvée pour m'offrir ce cadeau perdu depuis si longtemps. Il ne connaît pas l'histoire de cette bague. Un jour, je lui expliquerai toute l'histoire. Mais pour le moment, je suis contente que Charles m'explique ce qui c'est passé avec son frère jumeau mais aussi voir l'amour d'un frère qu’il n'a pas su protéger d'une maladie dont il n'aurait rien pu faire. J'ai dans l'espoir que tout se passera bien pour la suite.
Nous passons sous silence cette révélation à ma famille pour ne pas qu'ils se brusquent. Je leur expliquerai en temps voulu l'histoire de cette bague. Pour l'instant, nous allons passer le 25 décembre sous le signe de la vie et surtout nous faire plaisir de petites choses avant que Charles ne reprenne la route pour reprendre le travail comme tout bon chef d'entreprise intérimaire qu'il est."
Voilà le point final de cette petite histoire. Malheureusement, j'ai abrégé beaucoup de scènes pour pouvoir vous faire profiter un maximum de Millie et de Charles tout en faisant un texte court qui ne l'est pas vraiment. Peut-être qu'une histoire sera créée avec ce texte mais à voir ...
_____Et vous, quel est votre Noël mystérieux ?
Bonne journée !
Meline
1 commentaires
Toujours aussi chouette de te lire !
RépondreSupprimerMerci de m'avoir laisser une petite trace de votre passage !